Suite à l’engouement actuel pour l’histoire de la maison du peuple de Saint-Nazaire, le collectif René Vautier met son film « Il suffira d’un gilet » tourné en plein cœur du mouvement des Gilets jaunes en libre accès pour l’été.
Ce film est un parcours à chaud dans quelques endroits emblématiques du mouvement des gilets jaunes : une maison du peuple, quelques ronds-points, de Rennes à Saint-Nazaire en passant par les Champs-Elysées. Des endroits où on se rassemble pour partager ses colères, en comprendre les sources et pour être enfin vu et entendu. Des premiers blocages à Rennes fin 2018 jusqu’aux débats de l’«Assemblées des assemblées» de Saint-Nazaire en avril 2019, le film nous plonge, au fil des mois, dans les diverses actions et les débats qui ont traversé le mouvement inédit des gilets jaunes. Ils y expriment leur colère face à une vie de misère, leur fierté de s’être rendu visible avec leur gilet et d’avoir osé, souvent pour la première fois, redresser la tête. Les autres moments forts sont les interviews de Gilets jaunes, notamment les femmes qui témoignent de leurs colères mais aussi de leur détermination à ne rien lâcher. Une détermination renforcée par le refus de la prise en compte de leurs exigences par le pouvoir et l’accélération de la répression. Une détermination renforcée qui s’accompagne d’une radicalisation qui amène à assumer le nom de révolution, et à réfléchir à des modes d’action qui permettent d’élargir, de gagner.
Des manifestations festives de Guérande ou Morlaix aux violences policières sur les Champs-Élysées, des occupations de ronds-points à la réquisition de bâtiments transformés en «maisons du peuple», ce documentaire montre aussi comment les consciences évoluent à travers la lutte, la confrontation avec le pouvoir et le débat permanent.
Le collectif René Vautier est le fruit d’une rencontre entre deux cinéastes très attachés à l’œuvre de René Vautier. Il suffira d’un gilet a d’abord été diffusé sur des ronds-points et des lieux de lutte comme la maison du peuple de Saint-Nazaire en référence à celui qui, en son temps, diffusait son film Un homme est mort sur des piquets de grève devant les ouvriers.
Les réalisateurs se sont engagés dans une actualisation de leur documentaire en fonction des réactions aux projections et à l’évolution du mouvement. La fin du film, agrémentée de la chanson la Semaine sanglante, chantée par Marc Ogeret, réveille les souvenirs des plus anciens tout en faisant un lien avec la Commune de Paris. Une vision certes partielle du mouvement des Gilets jaunes mais qui donne envie de recommencer, de toujours plus s’impliquer.
ET MAINTENANT BON FILM ! :