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Mercredi 3 mai 20H30 Anticapitalisme et Écosocialisme !

Retraites-Climat, même combat !
Les récents mouvements pour les salaires, contre la « réforme » Macron des retraites et contre les méga-bassines, plateformes logistiques et nouvelles autoroutes expriment chacun à sa manière le refus de plus en plus largement partagé d’un système économique d’essence productiviste, le capitalisme, qui pille et détruit la nature, nous exploite toujours davantage et finit par remettre en question l’existence même de la vie sur Terre.
Ce refus se heurte frontalement à l’inaction climatique de l’État, à son refus de rompre avec les logiques antisociales et écocides de l’industrie et de l’agro-industrie capitalistes, à son mépris de toute véritable démocratie et à son autoritarisme policier violent. Mais il se heurte aussi au manque de débouché politique qui permettrait de bâtir une société nouvelle, écosocialiste, respectueuse des humains comme de la nature. Ainsi le « réalisme capitaliste » qui anime les notables et fondés de pouvoir de la classe dominante – Macron au premier chef – maintient-il son emprise sur toute la société.
Débattons à Angers avec Christine Poupin !
La construction d’un puissant mouvement anticapitaliste, écosocialiste, unitaire, démocratique, internationaliste, féministe est donc la tâche à laquelle il faut s’atteler de toute urgence. C’est ce que Christine Poupin, l’une des quatre porte-parole du NPA (avec Philippe Poutou, Pauline Salingue et Olivier Besancenot) vient défendre ce mercredi 3 mai à 20h30, salle Daviers (5 Bd Daviers, face au CHU) à Angers.
Le souhait du NPA49 est que le débat soit le plus ouvert et le plus unitaire possible. Nous y invitons donc tous les courants politiques anticapitalistes et/ou écologistes, et bien sûr toutes celles et tous ceux ouverts à l’objectif écosocialiste !
NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS PROFITS !
ANTICAPITALISME & ÉCOSOCIALISME !

Communiqué

Le 4 avril 2023
Cela fait maintenant 10 jours que Serge est dans le coma, suite à la grenade qu’il a reçue à Sainte-Soline lors de la manifestation contre les bassines du 25 mars. Son pronostic vital est toujours engagé.
Nous et sa compagne remercions toutes les personnes (camarades, proches et anonymes) qui ont manifesté leur soutien et leur solidarité envers lui.
Nous remercions les dizaines de milliers de camarades qui se sont exprimés dans la rue, devant les préfectures et ailleurs, le jeudi 30 mars, contre l’ordre policier installé en France.
Nous remercions tous ceux et celles qui ont porté assistance aux blessés pendant la manifestation, ou qui ont apporté leur témoignage concernant la répression à Sainte-Soline, en particulier par rapport à Mickaël et à Serge.
Nous remercions enfin l’équipe médicale qui est à leurs côtés afin de les aider à se battre pour vivre.
Ce combat pour la vie, Serge le mène avec la même force que celle qu’il met à combattre un ordre social dont la seule finalité est de maintenir la main de fer de la bourgeoisie sur les exploités.
Soyons solidaires de tout ce que Darmanin veut éradiquer, dissoudre, enfermer, mutiler – du mouvement des retraites aux comités anti-répression, des futures ZAD au mouvement des blocages. Le terrorisme et la violence sont chaque jour du côté de l’État, pas de celles et ceux qui manifestent leur rejet d’un ordre destructeur.
Les parents de Serge

Merci de diffuser le plus largement possible ce communiqué.

Le bouquin à Jean

La vie cabossée de Jean le Gilet jaune
(article paru dans Ouest-France le 24 janvier 2023)
«Jean le Gaulois réfractaire»vient de sortir aux éditions du Petit Pavé. Jean Bourgeon est Gilet jaune, mais le qualifier par cette unique tunique serait réducteur. Son ouvrage en raconte davantage.

Dans son petit appartement en plein cœur d’Avrillé, Jean Bourgeon
vit avec ses souvenirs, souvent douloureux. Des cadres accrochés
aux murs et des bibelots posés çà et là, mais aussi des valises entières de coupures de journaux, de photos aux couleurs passées, de pochettes plastiques enfermant des papiers dactylographiés ou manuscrits, des livrets de famille et des lettres permettant de remonter l’arbre généalogique.
Nous n’y trouverions rien, mais lui, sans coup férir, ouvre la bonne malle, pioche le bon blister. En quelques secondes, il tient la preuve de ce qu’il disait quelques instants plus tôt. Jean, vous ne le connaissez peut être pas. En revanche, depuis 2018, il est l’un des hérauts des Gilets jaunes angevins. Facilement reconnaissable par sa stature mais aussi son teeshirt portrait de Coluche, son casque de Gaulois, ses moustaches et ses couettes orange façon Obélix. D’ailleurs, dans les cortèges, manifestants ou policiers, tout le monde l’appelle par ce surnom.
Horreur des injustices sociales
Jean, c’est un moulin à paroles, tant sur sa vie, sur ses connaissances du bassin angevin, que sur les points d’actualité politique ou sociale. Jean, seul dans cette petite HLM des années 1970, griffonne des pages blanches, sa thérapie, depuis 2003. Le livre sortira bien plus tard, cette année, grâce à une complicité avec le médecin à la retraite Sylvie Cognard, à l’écriture. « Le 17 novembre 2018, je suis gilet jaune parmi plein d’autres Angevins, explique Sylvie Cognard. C’est la première d’une longue série de manifestations. Le mouvement spontané se structure. Lors d’assemblées citoyennes suivant ce premier mouvement, je suis surprise par la fulgurance des prises de parole de ces invisibles, de ces inaudibles. C’est dans ces réunions, que je rencontre Jean et m’aperçois qu’il habite comme moi à Avrillé ».
Dorénavant, ils feront route commune pour rejoindre les ronds-points ou les assemblées.
« Pendant les trajets, il me racontait une vie pas tranquille, une vie d’épreuves, de ruptures, de misères, sa vie. Il parlait sans jamais s’arrêter, sautant du coq à l’âne, d’un événement traumatisant à un autre, d’un village du Segréen à une dépendance du château de La Boissière où son père est jardinier. Un véritable auto-radio ! ».

Des personnes comme Jean, Sylvie Cognard en a connu dans son cabinet dans le quartier de Verneau et c’est elle qui décide de reconstituer le puzzle d’un Jean bien cabossé par un parcours que ses traumatismes
ont mené en hôpital psychiatrique à de très nombreuses reprises.
« Je parle, tu écris », coupe Jean Bourgeon serrant son livre sur sa
poitrine. « Nous avions ce rituel, une heure chaque lundi devant l’ordinateur, avant de partager le goûter qu’il apportait, reprend l’écrivaine. J’ai dû le bousculer pour faire concorder les dates. Mais tout ce qu’il disait était conforté par des documents. C’est impressionnant. Il conserve tous ses dossiers dans des valises ».
Elles jonchent le sol. « Avec Jean, on se retrouve sur l’horreur que nous avons des injustices, des inégalités sociales ». Lui, à l’automne 2018, il n’est pas encore Gilet jaune. À Angers, il manifeste tout seul devant le bureau d’un grand groupe français de la protection sociale. Installé sur un siège pliant, il brandit une pancarte : « Malakoff Médéric, vous avez volé un enfant ! ». Ces mots interpellent les passants. Il revendique des trimestres non-comptabilisés pour sa retraite. L’épisode nous renvoie en 1968. Il a 15ans. Certificat d’études en poche, il est apprenti dans un restaurant reconnu de la place d’Angers–aujourd’hui disparu -. Il y est maltraité, harcelé et même battu. « J’avais l’impression d’être la tête de Turc ».
Il apprendra plus tard que ses patrons de l’époque n’étaient pas obligés de cotiser pour sa retraite complémentaire. C’est par là que débute son livre, et sa rencontre avec les Gilets jaunes. La 4ème de couverture
prévient : « Rien d’exagéré, rien que du vrai ».
Bruno JEOFFROY
Son livre «Jean le Gaulois réfractaire» est disponible aux Éditions du Petit Pavé. 12 €. ( sur www.petitpave.fr)

« Nous étions considérés comme des délinquants »
Acteur des Gilets jaunes angevins, Jean Bourgeon raconte son engagement militant et dévoile un parcours de vie pas toujours facile. Voici quelques bribes de « Jean le Gaulois réfractaire », publié aux Édition du Petit Pavé .
Tout petit, déjà déraciné
« J’ai trois mois et demi lorsque ma mère est placée en hôpital psychiatrique à Niort. Ce sont mes grands-parents maternels qui récupèrent la fratrie. Cette première séparation précoce d’avec ma mère est sans doute à l’origine de mes propres fragilités ». Son père travaille comme jardinier au château de la Lorie. En mai 1955, il est lui aussi hospitalisé en psychiatrie. « Dans son dossier médical, j’ai retrouvé qu’il avait été hospitalisé en psychiatrie une première fois en mars 1945, à l’âge de 29 ans ».
Jeunesse avrillaise
« À notre arrivée à Avrillé, nous avons été scolarisés au début de l’année 1961 à l’école privée située à côté de l’église dans le bourg, puis à Jules-Ferry dès la rentrée de 1962 ». Plus tard : « Mon frère François appartenait au club de vol à voile. Il réparait les ailes des planeurs et avait passé son brevet de pilote. Il passait beaucoup de temps sur l’aérodrome ».
Psychiatrie
En 1970, Jean Bourgeon est apprenti peintre en bâtiment. Il consulte le docteur Joly (N.D.L.R. un médecin bien connu à Avrillé). Ce dernier diagnostique un délire. Il est embarqué par ambulance en direction de l’hôpital psychiatrique de Sainte-Gemmes-sur-Loire. « Là, dès le 22 novembre, un traitement par électrochocs a été débuté. Je suis resté hospitalisé jusqu’au 21 janvier 1971. J’ai subi une agression sexuelle par un patient beaucoup plus âgé que moi. J’avais 17ans ».
Après cette première hospitalisation en psychiatrie, Jean Bourgeony
fera 40 séjours en 30 ans. « De lourds traitements : 25 ans d’injections de neuroleptiques retard et quarante séances d’électrochocs ».
Vie à l’usine
Contre l’avis de ses parents, Jean Bourgeon se fait embaucher à la fonderie de Cégédur, à Montreuil-Juigné. Il aura un grave accident de la main le 19 septembre 1974. « Le choc de mon accident de travail et tous mes autres problèmes de santé m’ont fait perdre l’envie de vivre. Fin décembre 1974, j’ai fait une tentative de suicide ». CHU, rechute en psychiatrie et retour à l’usine à l’été 1976, avant d’abandonner définitivement son poste le 3 septembre de la même année.
Irlande, Allemagne
1976, Jean Bourgeon participe à un voyage organisé en Irlande. «Sur un coup de tête et sans parler anglais, je quitte le groupe, pars seul, sans but et sans ressources, comme un vagabond ». Il fera deux à trois jours de prison avant d’être relâché avec un billet retour pour Paris.
Mais là, il ne revient pas vers Avrillé et s’envole pour Munich. «J’étais à côté de la plaque ». 13 septembre 1976, retour à l’hôpital psychiatrique pour 5 mois.
Retraite
Reconnu en invalidité catégorie 2 le 8 février 1977, Jean Bourgeon prendrasaretraiteenaoût2014, à l’âge de 62 ans. «J’ai dû bagarrer dur pour faire reconnaître mes droits. J’ai toujours été allergique à l’injustice».
Gilets jaunes
« J’ai rejoint le mouvement en novembre Après que notre « monarque» nous a traités de Gaulois réfractaires, j’allais aux manifs déguisé en Obélix ». « Nous étions considérés comme des délinquants, pas comme des citoyens qui revendiquaient leurs droits à vivre et non à survivre ».
« Dans ce mouvement de colère contre la misère, il y avait toutes sortes de gens, des belles personnes et des peu recommandables ».
« En janvier 2021, j’ai eu un rappel à la loi pour entrave à la circulation. C’était fou parce que sur la photo prise par la caméra de vidéo-surveillance, je me tenais sur le trottoir, donc je n’entravais nullement la circulation ».
B. J.

    Merci

    Très belle soirée samedi 4 février au bénéfice d’Asile et Partage
    qui accompagne de jeunes exilé.e.s vivant à Angers.

    Merci au public nombreux venu assister au spectacle.

    Merci aux chanteurs, aux musiciens, aux comédiens.

    Merci à tous les bénévoles pour l’installation, pour l’organisation.

    Et merci aux jeunes de La Vendange pour le repas et le service !

    Et puis finalement, rendez-vous à la prochaine !

    Un samedi ordinaire, comme d’hab’ !

    Après la grande journée de protestation populaire de ce jeudi dernier, le groupe CJA se devait d’être là pour entretenir la flamme de la colère contre le projet de réforme des retraites bien évidemment mais de manière plus générale contre la politique antisociale de ce gouvernement.

    Pour ce samedi 21 janvier, il y avait plusieurs propositions alléchantes en matière de rassemblement, à Paris, à Nantes… On ne s’attendait donc pas à attirer la foule des grands soirs mais notre appel a une nouvelle fois réussi à mobiliser surtout… les forces de l’ordre.
    C’est donc par trois voitures de police que nous avons été accueillis à l’entrée du Jardin des Plantes et par deux fois plus hélas de policiers que de camarades Gilets jaunes.
    Recontrôle des identités, interdiction de « déambuler » et prohibition bien sûr de sortir le moindre petit bout de tissu jaune.
    Du coup, nous avons abandonné l’esplanade et le centre-ville où le Gilet jaune est décidément devenu persona non grata et nous avons filé à l’anglaise au devant de grilles plus hospitalières où déployer sans risque nos banderoles.
    Nous ne vous dirons pas lesquelles. C’est comme les bons coins à champignons, un rond-point aussi accueillant, ça ne se dit pas !
    A samedi prochain, on ne lâche rien !

    Un samedi ordinaire… désolant

    Ce samedi 14 janvier, appel du groupe CJA à se rassembler devant le Jardin des Plantes malgré la pluie et le vent… désolant.
    Nous nous retrouvons à guère plus d’une dizaine de Gilets jaunes (mais déterminés malgré tout)… désolant.
    En s’approchant de l’entrée du Jardin des Plantes, deux voitures de police stationnent déjà… désolant.
    A moins de 100 mètres des grilles, les policiers arrêtent tout ce qui ressemble de plus ou moins loin à un Gilet jaune… désolant.
    La police contrôle immédiatement nos identités et fouille nos sacs… désolant.
    On nous fait savoir qu’il est interdit de nous « rassembler », ordre du préfet… désolant.
    Nous descendons le boulevard Carnot pour simplement prendre le temps de discuter entre nous. Aussitôt, la police nous interpelle à nouveau… désolant.
    Plus conciliante, elle nous enjoint d’aller sous les arches de la Bourse du Travail (où les agents de la BAC pourront nous avoir à l’œil)… désolant.
    Nous déclinons cette offre alléchante et décidons de nous attabler au café Oh Puces. Deux voitures de police stationnent devant le bar en attendant que l’on en ressorte… désolant.
    Nous décidons d’aller saluer le rassemblement de producteurs de pommes au carrefour St-Serge avec l’idée d’y déployer une ou deux banderoles contre la flambée des prix… désolant.
    En entrant dans la grande surface, on entend le vigile avertir que des « Gilets jaunes trainent dans le coin »… désolant.
    En sortant du magasin, les voitures de police sont à nouveau là… désolant.
    Fin de la partie, je ne sais pas ce qui est le plus désolant :
    l’acharnement à nous faire taire ou bien le temps et l’énergie que déploient les agents à jouer au chat et à la souris avec de simples manifestants.

    Et « désolé » pour ce dernier dessin mais tout ça est si pathétique.
    Vaut mieux en rire…